Le 29 Mai 2012

Le changement c'est maintenant semble t-il, c'est pourquoi je me décide enfin à me faire violence pour laisser de côté pour aujourd'hui la belle « Vis » et me concentrer à la mouche sur l'Homol. Déjà deux saisons que je n'ai plus fouetté au rythme des mouches de Mai, l'impatience est le maître mot mais l’expérience et la sagesse me recommandent de couvrir mes arrières en glissant le lancer au fond du coffre, au cas ou.... En effet les derniers jours ont alternés le beau et le pluvieux, hier encore un orage a secoué le ciel Gardois. Ne connaissant pas assez cette rivière pour savoir dans quel état je vais la trouver, couleur, hauteur de l'eau il vaut mieux assurer le coup sachant que la mouche sèche ne se pêche que par des conditions specifiques.

09H00, je suis sur la route des Cévennes Gardoise. Il y a une vingtaine de jours, le 10 Mai pour être très précis, c'est les Cévennes Héraultaise et la Vis qui ont eu droit à une autre de mes sorties. Sortie que je n'ai pas eu le temps de vous relater mais sachez quand même qu'elle m'a permis de sortir deux beaux poissons de vingt-huit et trente deux centimètres au lancer.

Mais cette fois-ci c'est une tout autre pêche qui nous attends, la Vis étant une rivière de taille moyenne avec une profondeur importante, nous nous attaquons ici à une petite rivière de montagne dont la profondeur n’excède que rarement les cinquante à soixante centimètres.

10H15, je me gare au bord de l'Homol, l'état de la rivière est parfaite pour la mouche et je sens mes mains trembler à l'idée de poser ma « sèche » sur ses courbes....

Le cadre est toujours aussi beau et la rivière n'a rien a envier à ses consœurs plus connues.

« Oh non !! la honte.... » c'est par ces termes que je fais l'autocritique de mon entretien du matériel. La soie, restée enroulée sur le moulinet pendant ces deux saisons d’inactivitées dessine dans l'air et sur l'eau des montagnes russes dignes des plus belles fêtes foraines. Je ne me laisse pas abattre pour si peu et rien ne pourra me faire renoncer a pêcher à la mouche aujourd'hui. Les premiers lancers détende la soie et celle-ci retrouve peu à peu de sa souplesse.

10H31, « YES !! », ma première truite en sèche depuis si longtemps..... Elle ne restera pas dans les annales de part sa taille, mais je ne suis pas venu ici pour ça. Le seul bémol de cette rivière est en effet la taille de ses poissons, la maille ici est restée à 20cm, ce qui est de plus en plus rare, et qui démontre bien que les truites ici ont beaucoup de mal à grossir.

Les prises vont maintenant s’enchaîner pendant une heure, j'en comptabiliserai plus de sept jusqu'à la pause repas de midi sans tenir compte des ratées. Tout le paradoxe de l'Homol, très poissonneux mais chargés de petites.

Je décide de « sauter » tout un pan de rivière qui me semble moins adapté et intéressant pour la mouche. Garé au pied du parcours qui m' intéresse, je prends quelques minutes pour casser la croûte....

Ici le parcours devient beaucoup plus technique de part sa configuration, avec des courants rapides et une végétation qui recouvre et entoure la rivière.

14H35, je viens de ferrer le premier poisson maillé de la journée, elle fait vingt centimètres, pas un de plus, pas un de moins..... non je ne peux pas garder ça, c'est définitivement trop petit et la belle est remise à l'eau avec la plus grande attention. Ici aussi les prises s' enchaînent, j'observe même des poissons « monter », chose de plus en plus rare et même quasi absent sur la Vis et bon nombre de rivière du coin.

15H30, la partie de pêche se termine...un seul poisson maillé et pourtant qu'elle superbe journée passée au bord de l'eau. Il faut absolument que je reviennent sur l'Homol à la mouche avant que le niveau ne soit trop bas. « Et qui sait ? Peut-être que je sortirai un beau poisson la prochaine fois ! ».

Belle mouche....

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